-
@ Jean-David Bar
2025-06-03 09:59:07Je suis en train de construire un outil de référencement collectif de marques et fabricants proposant des produits 100 % en matière naturelle (ce qui veut essentiellement dire "sans plastique").
Voici les étapes de ma progression ces dernières semaines en tant que non développeur pour créer cela tout en privilégiant des outils open source.
Etape 1 : faisons simple, du texte organisé
J'ai commencé par réunir mes idées dans Anytype. Leur approche "tout est un objet" laisse une flexibilité incroyable pour organiser ses données. On peut s'en servir comme simple outil de prise de note ou comme outil de gestion de projet. Le fonctionnement "local first" de l'application me donne la main sur mes données : elles sont stockées en local sur mon ordinateur et mon téléphone, qui se synchronisent entre eux.
Anytype permet depuis peu de publier sur Internet les "objets" de son choix (pages, notes, albums…) mais cela reste limité pour proposer à des visiteur une navigation fluide entre des objets liés (dans mon cas des marques et des matières par exemple). De plus, il n'est pas encore possible d'y automatiser la mise en forme de contenus à partir de données.
Ainsi, après avoir réuni les informations et préparé les contenus "à la main" pour trois marques seulement dans Anytype, j'ai eu besoin d'automatisation, et donc d'une vraie base de données. Je conserve quand même Anytype pour organiser mes idées et la suite du projet. Je l'utilise aussi pour la vie quotidienne (liste de course partagée, journal…).
Etape 2 : structurons une base de données
Baserow est une alternative à Airtable qui permet de gérer une base de données comme un tableur. Les formules utilisables dans les tableaux m'ont aidé à générer automatiquement les contenus de marque à partir des données que je réunissais. J'ai obtenu des données bien ordonnés dans de beaux tableaux sans avoir plus besoin de réécrire tout le contenu pour chaque marque.
J'ai passé un peu de temps à apprendre la syntaxe des formules de Baserow, j'ai mis à jour le contenu des trois premières marques, généré automatiquement celui d'une quatrième et… je me suis rendu compte que ça n'allait pas le faire.
Un point crucial de mon projet est la gestion et l'affichage des catégories de produits proposés par chaque marque, histoire que cela soit pratique de trouver les alternatives naturelles pour ce que l'on cherche sur le site. Or, dans Baserow il n'y avait pas moyen de générer mes contenus catégorisés de manière dynamique. J'étais contraint de modifier sans cesse des formules de plus en plus complexes, et donc avec un risque d'erreur de plus en plus grand. Cela reste un tableur, plus net pour gérer des données, mais moins fourni en termes de formules.
Avec une seule marque traitée en plus, mon "backend" v2 n'aura pas duré longtemps !
Etape 3 : courage, passons aux choses sérieuses
A ce moment là, j'ai sérieusement douté de ma capacité a créer ce site avec des outils open source et j'ai été tenté de retourner vers Bubble. À mon avis, Bubble est l'outil "no code" (ou de "programmation visuelle") le plus abouti. Je l'avais déjà utilisé efficacement avec We Do Good pour réaliser des prototypes de fonctionnalités, même utilisés provisoirement en production.
C'est génial, avec Bubble, des semaines de travail classique entre développeurs et designers pour arriver à une version utilisable se transforment en heures, voire en jours pour tester et valider des prototypes.
Mais… avec Bubble on n'a pas accès à ce qui se passe derrière l'interface de programmation. On devient en fait prisonnier de leur langage de programmation propriétaire. Si on a besoin de faire différemment, s'ils augmentent leurs prix de manière inadaptée, ou si un blocage se présente pour une autre raison, il faut tout refaire à zéro ou faire développer des nouvelles fonctionnalités (plugins) qui enrichissent Bubble.
J'ai alors décidé de passé au niveau supérieur en terme de technicité, avec des outils tout de même accessible aux non initiés motivés : une base de données dans Supabase connectée à une interface créée avec Plasmic. Avec Supabase j'ai accès aux paramétrages les plus fins sur les données et avec Plamic je construis visuellement ce dont j'ai besoin, comme avec Bubble.
Malgré l'interface visuelle très complètes de Plasmic, certaines fonctions dont j'ai besoin demandent des formules personnalisées utilisant un peu de code. L'avantage, c'est que là ou j'avais appris le language Bubble utilisable seulement avec Bubble, j'apprends maintenant les languages ouverts et universels du web sql et javascript, avec un peu d'aide de l'"IA" pour comprendre les fonctions et erreurs de syntaxe.
J'apprendre en faisant directement ce que j'ai envie, et c'est beaucoup plus efficace et motivant !
Plasmic me laisse aussi récupérer et réutiliser l'ensemble du code source ailleurs si j'en ai besoin un jour.
Je devais en passer par là
Chaque version de mon "backend" a été utile et même nécessaire à la suivante.
Avec mon expérience d'entrepreneur du web, je sentais depuis le départ que j'aurais besoin d'une solution robuste de base de données ainsi que de pouvoir intervenir sur le code facilement. Cependant, au démarrage, je n'avais pas envie de me plonger là-dedans. Finalement, bien m'en a pris ! La structuration de données que j'avais initialement imaginée est très différente de celle à laquelle j'arrive maintenant.
Je n'aurais pas eu une base de données claire et bien organisée dans Supabase si je n'avais pas fait précédemment une itération dans Baserow. Je n'aurais pas créé les tables et liaisons utiles dans Baserow si je n'avais pas créé les premiers contenus sous forme de texte avec liaisons dans Anytype.
De plus, je n'aurais pas trouvé l'énergie de me lancer sur ce nouveau projet si je n'avais pas commencé par une version très simple et non "scalable". C'est un vrai progrès personnel : j'ai toujours travaillé en essayant de concevoir le maximum de choses d'avances, pour me rassurer et limiter les risques, et parce que c'est ce qu'on apprend à l'école. Les problèmes, c'est que je dépensais pour cela une énergie folle et que bien sûr, la réalité ne correspond jamais vraiment aux prévisions.
En me lançant avec une première version pas du tout aboutie mais fonctionnelle, je me suis autorisé à faire plus d'erreur, à m'exposer et à me concentrer sur du concret.
Références
Pour moi, favoriser l'open source est essentiel car cela fait partie des outils fondamentaux pour défendre ma liberté et celle des autres.
Tous les outils que j'utilise ou ai utilisé pour ce projet sont open source, sauf Anytype qui est juste "open core" (c'est à dire qu'ils publient leur code mais n'autorisent pas tous les usages avec). Ils présentent aussi tous des plans gratuits bien pratiques pour se lancer sans contrainte financière.
- Anytype : https://anytype.io/
- Baserow : https://baserow.io/
- Supabase : https://supabase.com/
- Plasmic : https://www.plasmic.app/
J'ai aussi testé ou envisagé sans les retenir quelques autres solutions comme WordPress ou Silex. Provisoirement, en attendant d'avoir créé toutes les interfaces dont j'ai besoin avec Plasmic, j'utilise NocoDB, connecté à Supabase, pour disposer d'une interface visuelle équivalente à Baserow (avec des formules moins avancées mais la possibilité de me connecter plusieurs bases de données si besoin).
J'utilise beaucoup Alternative.to pour trouver les outils dont j'ai besoin, on y peut filtrer les applications selon de nombreux critère, je le recommande.
Ensuite, il faut tester et se lancer, voire tester en se lançant !
opensource #nocode #lowcode #vibecoding #ia #produitsnaturels #zeroplastique #nostrfr